L’art thérapie par l’écriture libère, transforme, change la vision.
Dans le cadre de l’écriture thérapeutique, je ne me soumets pas à des injonctions à bien écrire. Je n’écris pas pour répondre à une norme, à des attendus, à un jugement extérieur, à une perfection académique, j’écris pour me faire du bien…et aller mieux.
L’art thérapie par l’écriture narrative permet de :
S’exprimer en toute liberté,
Dévoiler en soi-même ce qui était présent depuis toujours,
Mettre au jour ses difficultés mais aussi ses ressources,
Donner du sens à ce qui nous arrive,
Se libérer,
Redevenir autrice de sa vie en réenchantant ses propres récits.
C’est une parenthèse enchantée, un espace loin des bruits du monde et de l’obsession de la performance. Là où je peux lâcher prise et me ressourcer…
Quand abattement, épuisement, tristesse, anxiété, angoisse s’invitent dans notre vie…stimuler sa créativité et sa joie sont d’excellents moyens d’aider à développer ses capacités à faire face.
Le génie de l’écriture c’est de faire surgir… Comme une fulgurance qui laisse parler l’émotion qui était enfouie au coeur de soi. L’écriture est une expérience organique : en bougeant les mots, on fait bouger l’expérience… et on change le sens de sa vie.
Comment agit-elle ?
En invitant la poésie, elle pousse les murs et permet encore plus de liberté en inventant des mots, une autre syntaxe, en jouant avec les rythmes et les sons. Pas d’injonction à devenir Rimbaud ou Verlaine ! La poésie n’est pas une recherche de beauté stylistique ou de perfection formelle, c’est inventer un monde, une vie plus large et plus créative, pour exprimer ses émotions, ce qui résonne en soi, librement, où tout est permis !
Comme le dit Virginie Serrière, soigneuse d’histoires et poétesse : « L’approche narrative éclaire, restaure la dignité et ouvre sur l’infini des possibles. Avec l’écriture, elle rend visible l’invisible, se fait baume sur les blessures et révèle notre pouvoir créateur. L’écriture met de la distance avec nos blessures et nos difficultés, les narratives mettent de la légèreté, de l’humour, un autre angle de vue. »

Bienvenue dans le monde des histoires !
Les pratiques narratives, nées dans les années 1980 sous l’impulsion de Michael White et David Epston en Australie et en Nouvelle-Zélande, invitent à revisiter les histoires que nous tissons autour de nos vies. Inspirés par le constructivisme social, ces deux thérapeutes ont imaginé une approche où la parole devient un outil de libération : les problèmes ne sont plus des failles personnelles, mais des histoires façonnées par notre environnement, notre culture, et nos expériences.
Cette méthode ouvre un espace poétique pour dénouer les récits limitants, souvent écrits par les attentes sociales ou les croyances familiales, et pour révéler des fragments lumineux, des petites histoires de courage et de résilience. En réécrivant ces récits, chacun se reconnecte à ses forces, ses rêves et ses valeurs profondes, redécouvrant les trésors oubliés de sa propre existence.
Les pratiques narratives transforment ainsi la vie en un récit, où chaque personne, exploratrice de sa propre histoire, devient l’autrice de sa liberté, renouant avec sa puissance créatrice et sa singularité. C’est un voyage délicat et libérateur, pour se réapproprier sa voix et réinventer son destin

Déconstruisons les mythes et levons les confusions ! Pendant longtemps (et çela continue encore), on n’a pas différencié le haut potentiel de la haute sensibilité …
Aujourd’hui, les études scientifiques nous disent que si 1 personne sur 5 est hypersensible, seulement 2 % de la population globale est à haut potentiel.
Certaines caractéristiques affectives associées généralement au HPI sont en fait associées à la haute sensibilité (HSP comme high sensitive person), mais il n’y a pas d’association directe HPI/HSP.
En revanche, l’excitabilité au niveau de l’imagination et de l’intellect peuvent être partagées par les deux, de même que l’hyper stimulabilité et la discrimination sensorielle.
Bien évidemment, on peut cumuler les deux caractéristiques, avoir un profil HPI et HSP, et c’est souvent le cas chez celles qui viennent me voir…
Apprivoiser son profil de haut potentiel, dompter sa haute sensibilité sont des chemins thérapeutiques personnels. L'art thérapie par l’écriture et les pratiques narratives répondent à ces besoins particuliers avec une efficacité et une pertinence singulières.
Atypique, Hpi, hypersensible ?

Écrire et raconter : une médiation atypique pour les atypiques
Les personnes atypiques qui viennent consulter et demander de l’aide
(HPI comme HSP) ont des besoins spécifiques tels que :
• Se réconcilier avec ses émotions et/ou sa sensibilité,
• Développer la confiance en soi,
• Retrouver l’estime de soi,
• Se reposer physiquement et existentiellement,
• Accepter ses différences,
• Mieux vivre son décalage.
Je passe beaucoup de temps avec les personnes qui viennent me voir à leur expliquer leur fonctionnement. Déconstruire les représentations et les stéréotypes, comprendre ses caractéristiques propres et pouvoir identifier ses besoins émotionnels permettent de mettre à distance la souffrance, de donner du sens et de relire son parcours. C’est très soulageant.
Revenir dans les sensations physiques aide à réguler l’activité cérébrale et le moral. Cela permet de limiter les pensées, ses bénéfices sont donc certains pour les HPI/HPS.
Qu’on ne s’y trompe pas, l’écriture est un acte corporel, qui engage non seulement la main mais aussi tout le corps et permet donc d’alléger son cerveau.
Encrer le papier permet d’ancrer dans le corps. Et avant d’écrire, on respire et on active le souffle, souffle physique et inspiration intuitive dansent ensemble.
L’écriture libère des tourments ou d’émotions trop fortes, transcende le vécu, allège le quotidien. On ne va jamais attaquer de front la souffrance, c’est une pratique très respectueuse de la haute sensibilité.
Selon les professionnels de la santé, l’auto hypnose est utile pour réguler le stress, le repos, l’anxiété, se préserver de la contagion émotionnelle et du burn out. Elle permet de revenir ici et maintenant, elle ralentit la pensée, comme la méditation.
La métaphore, elle, coupe l’herbe sous le pied à l’hypermentalisation et au contrôle que les personnes pourraient exercer. Elle permet de ne pas aller re-souffrir et fouiller les blessures. Elle met de la distance, de l’humour, elle ouvre l’accès à l’imaginaire et permet d’aller se balader dans son propre monde poétique, en toute légèreté.
Les métaphores et l’hypnose sont deux piliers de l’approche narrative.
En opérant des pas de côté, des activités buissonnières, dans des propositions mine de rien, l’écriture et les conversations narratives contournent le mental.
Laisser faire le stylo en laissant son cerveau tranquille, c’est reposant, apaisant, surprenant…
Dans son chapitre : une place pour quoi faire, dans son livre « Etre à sa place », la philosophe Claire Marin écrit : « Ne pas vouloir que ce lieu soit à moi, mais souhaiter qu'il me permette d'être moi, en libérant des potentialités d’être. »
Entre moi et le monde, une vitre.
Ecrire est une façon de la traverser sans la briser.
Christian Bobin